Tout ce qui se passe en Iran, et la poesie

On est très préoccupé par ce qui se passe en Iran.
Et quand on parle aux gens on a vraiment l'impression qu'il y a un clash violent entre deux parties de la population et pas seulement entre le peuple et le régime... Il y a beaucoup de gens qui soutiennent avec ferveur ce régime islamique. Quand on voit le nombre de gens qui font la queue pour venir prier dans les imamzadeh, quand on voit le nombre de gens qui fêtent ashourah... On dit que l'an dernier il y a eu 20 millions de pélerins à Mashad. C'est plus que pour la Mecque!A Tabriz, dans une ville aussi riche et développée que le nord de Téhéran. On a l'impression que comme en Turquie il y a une partie de la population qui est très attachée aux traditions, aux valeurs religieuses et une autre partie qui vit dans un autre monde, presque une autre culture...
Enfin, on espère que ces gens qui manifestent ne se décourageront pas et continueront à résister, insister, persister...
on vous envoie un petit poème de Shamlu. Il l'a écrit après que la révolution iranienne ait sombré dans la folie islamiste... (merci KS)

Dans cette impasse
Ils reniflent ton haleine
Pour voir si tu as dit "Je t'aime"
Ils reniflent ton coeur
Ces temps sont si étranges, ma chérie...
Et ils flagellent l'amour au milieu de la rue
Nous ferions mieux de cacher l'amour dans le placard...
Dans cette impasse tordue,
dans ce froid qui se tord,
ils nourrissent le feu
avec le bois des chants et de la poésie
Ne risque pas une pensée
Ces temps sont si étranges, ma chérie...
Celui qui frappe à ta porte à minuit
Vient pour tuer la lumière.
Nous ferions mieux de cacher la lumière dans le placard...
Désormais les bouchers
sont à chaque coin de rue
Avec des gourdins et des hachoirs pleins de sang
Ces temps sont si étranges, ma chérie...
Et ils excisent les sourires de nos lèvres
les chansons de nos bouches
Nous ferions mieux de cacher la joie dans le placard...
Ils grillent des canarissur des feux de lilas et de jasmin
Ces temps sont si étranges, ma chérie...
Satan, saoul de sa victoire
Célèbre nos funérailles
Nous ferions mieux de cacher Dieu dans le placard...
Ahmad Shamlu (1980)

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